Amis du doux euphémisme et du cidre brut réunis, bonjour ! Nous sommes le Mardi 14 février 2017, 26è jour de pluviôse dédié à la guède, cultivée autrefois dans la région du Sud-Ouest pour ses propriétés tinctoriales d’où son nom de Pastel des teinturiers. On y extrayait une teinture bleue à partir de ses feuilles. Sa culture a déclinée avec l’arrivée de l’indigo au XVIIè siècle. La médecine traditionnelle chinoise continue de l’utiliser dans le traitement de l’hépatite infectieuse. Bon, ben, on aura appris un truc aujourd’hui…
Aujourd’hui, rendons hommage à Ferdinand Buisson décédé un 16 Février en 1932. Buisson est élève au lycée Condorcet, puis obtient l’agrégation de philosophie en 1868. Figure historique du protestantisme libéral, il s’exile volontairement en Suisse sous le Second Empire, de 1866 à 1870, car il refuse de prêter serment au nouveau pouvoir ; il est professeur à l’Académie de Neuchâtel. En 1867, il suit les trois congrès internationaux de la Ligue de la Paix et de la liberté. Dès l’instauration de la Troisième République, il rentre en France et participe activement aux initiatives politiques et sociales de la municipalité du 17e arrondissement. En décembre 1870, il prend la direction de l’orphelinat municipal du 17e arrondissement, premier orphelinat laïque, qui deviendra plus tard l’orphelinat de la Seine.
Refusant d’enseigner la philosophie, car désireux d’œuvrer en faveur des enfants les plus pauvres, il est, grâce à son amitié avec le ministre de l’Instruction publique Jules Simon, nommé à la direction des établissements scolaires parisiens. Une violente campagne, menée tant par le parti catholique que les protestants orthodoxes, contraint Jules Simon à faire marche arrière. Buisson sera chargé de réunir une vaste documentation sur les pratiques pédagogiques dans le monde. Soucieux de l’avenir des enfants de l’orphelinat, il se met en relation avec le philanthrope Joseph-Gabriel Prévost et place les enfants dans son orphelinat à Cempuis, dans l’Oise. De 1879 à 1896, il est appelé par Jules Ferry, à la direction de l’Enseignement primaire. Puis il supervise le travail d’écriture et de conception des lois sur la laïcité. En 1905, il est le président de la commission parlementaire qui rédige le texte de la loi de séparation des Églises et de l’État. Jusqu’alors réservé de par ses fonctions, en 1898, il prend fait et cause pour le capitaine Dreyfus. Buisson participe à la création de la Ligue française des droits de l’Homme dont il sera président de 1913 à 1926. Député de la Seine de 1902 à 1914, puis de 1919 à 1924, il est en particulier un ardent défenseur de l’enseignement professionnel obligatoire et du droit de vote des femmes.
Ne se limitant pas à un rôle de responsable éditorial, Buisson rédige des articles emblématiques, comme Laïcité, Intuition, Prière… Son dictionnaire est considéré comme la « bible » de l’école laïque et républicaine, et introduit ce que certains perçoivent comme le concept d’une religion laïque de remplacement, alors que, pour Buisson, il y va de ce qui est la seule chose à retenir du religieux, la conscience morale. Il convient de rappeler que Buisson, dans son propre camp radical et franc-maçon, se heurtait à ceux qui conçoivent la laïcité ou la libre pensée comme « une orthodoxie à rebours » : Buisson craint par-dessus tout un catéchisme républicain, une orthodoxie laïque, « le
catholique à rebours qui fait de l’athéisme un credo ». Partisan de la première heure de la Société des Nations (SDN), Buisson se consacre ensuite au rapprochement franco-allemand, surtout après l’occupation de la Ruhr en 1923, en invitant des pacifistes allemands à Paris et en se rendant à Berlin. Franc-maçon, Président de l’Association Nationale des Libres Penseurs, il reçoit le prix Nobel de la paix en 1927 avec le professeur allemand Ludwig Quidde. Il le dédiera aux Instituteurs et institutrices de l’école publique.
Bon ben c’est copieux pour un début de semaine. Allez, portez vous bien et à bientôt peut-être.
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