Amis du mutualisme social et des pieds paquets réunis, bonjour ! Nous sommes le vendredi 21 novembre 2014 qui correspond au 1er jour de frimaire habituellement dédié à la Raiponce, jolie petite fleur bleue. Oui je sais, il se trouve encore quelques pataphysiciens pour affirmer que Le 21 Novembre 2014 est en réalité le Jeudi 19 As 142
St Courtial des Péreires, aérostier et inventeur. L’allégorie qui représente frimaire est toute symbolique. La scène de chasse ne fait pas qu’allusion à la saison, mais aussi au signe du Sagittaire (symbolisé en filigrane, en haut à droite) correspondant à cette période.
Le 21 novembre 1831, éclate sur la colline de la Croix-Rousse, au nord de Lyon, la révolte des canuts. Elle va se propager dans tous les quartiers ouvriers de la métropole. Les insurgés prennent pour emblème le drapeau noir et la devise: « Vivre en travaillant ou mourir en combattant ». Cinquante ans plus tard, Aristide Bruant en fera cette chanson magnifique. Ce mouvement social est exemplaire à plus d’un titre ainsi que nous l’allons voir. Les canuts dont le nom vient de du mot canette ou bobine, sont des artisans qui tissent la soie à domicile sur leur propre métier à bras. Ils travaillent pour le compte des soyeux (les patrons) qui leur fournissent la matière première et récupèrent le produit fini.
Ils sont environ 6000 artisans qui emploient 30 000 compagnons. Tout cela pour 18 sous par jour et 15 heures de travail. Après un accord arraché au préfet du département sur un tarif minimum que les soyeux refusent d’appliquer prétextant de la concurrence internationale et des contraintes du marché (cela ne vous rappelle rien ?), la colère éclate. Les canuts descendent de leur colline, drapeau noir en tête, et occupent le centre de Lyon. Après de nombreux combats, on compte une centaine de morts. Le maréchal Soult débarque à Lyon à la tête de 20 000 soldats, la ville est reprise, la garde nationale qui avait pactisé avec les ouvriers est dissoute, le tarif minimum abrogé et le préfet révoqué.
En 1834, les canuts vont remettre le couvert et cette fois ci, c’est Thiers, celui là même qui quelques années plus tard écrasera la Commune dans le sang, qui va se charger de la sale besogne. 600 morts et 10 000 arrestations. A la chambre des députés, Casimir Perier, président du Conseil, s’exclame: « Il faut que les ouvriers sachent qu’il n’y a de remède pour eux que la patience et la résignation.». Et alors, 180 ans plus tard… A vous de juger ! A lire, le livre de Jacques Perdu aux éditions Spartacus.
En attendant qu’on prenne les fourches, portez vous bien et à demain peut-être.
Ave cenobitus, morituri te salutant !
Rien de changé sous le soleil. A ces détails près que désormais les « patrons » ont taille mondiale, et sont encore plus inaccessibles. Et que le chômage grandit, grandit, assis sur la précarité de ceux qui ont encore un semblant de job.
C’est à nouveau LA GUERRE, celle des immensément riches contre tout le reste.
21 novembre 2014 @ 7 h 06 min
Salut à toi, matutinal lecteur. Tu as (hélas) mille fois raison. Mais, qu’est-ce qu’on attend pour les accrocher à la lanterne ? Bonne fin de semaine.
21 novembre 2014 @ 8 h 16 min
Tiens, dans la foulée j’ai écrit ça…..
21 novembre 2014 @ 9 h 10 min