Amis de la vérité historique et du vin de paille réunis, bonjour ! Nous sommes le jeudi 16 janvier 2014, 27è jour de Nivôse, dédié au Plomb. 45 ans se sont écoulés depuis ce 16 janvier 1969, lorsque, en haut de la place Venceslas, à Prague, l’étudiant en histoire de la faculté de Lettres, Jan Palach, âgé alors de 21 ans, s’est immolé par le feu en signe de protestation contre l’invasion de la Tchécoslovaquie par l’armée soviétique. Trois jours plus tard il succombait à ses brûlures. 19 août 1968, 23 heures. La radio l’annonce : « Les troupes soviétiques et hongroises pénètrent en territoire tchécoslovaque. » Prague pleure. Prague hurle de colère, d’impuissance et de tristesse. 20 août. A l’aube, cette phrase à la radio : « Tristes frères, quand vous entendrez chanter l’hymne national, vous saurez que tout est fini. » Une minute plus tard, l’hymne retentit. Les obsèques de Jan Palach, le 25 janvier, se transformèrent en une manifestation pour la liberté. Les chars soviétiques avaient envahi Prague pour mettre un terme à la politique de réforme menée par Alexander Dubcëk. Il aura fallu attendre encore vingt ans pour voir s’effondrer un système qui aura trahi ses propres valeurs pour se transformer en dictature bureaucratique. Pour la petite histoire, il est amusant de noter que 1834 Palach est un astéroïde découvert en 1969 par l’astronome Lubös Kohoutëk qui avait fui la Tchécoslovaquie l’année précédente. Ecoutez « Ainsi Prague » texte d’Aragon interprété par Marc Ogeret. Il n’y a pas de rapport; ce texte fut écrit en hommage à Nezval poète surréaliste tchèque.
Allez, merci à vous de faire le détour par ici de temps à autre, petit ilot de résistance qui essaie de perpétrer le souvenir d’un rêve socialiste disparu dans les méandres de l’histoire. Portez vous bien et à demain peut-être.
Bonjour, ami.
Pourquoi fallut-il qu’un grand rêve se transformât ainsi en cauchemar éveillé ? Circonstance atténuante : les coups de boutoir incessants de la tyrannie capitaliste ont obligé le soviétisme bolchevik à se radicaliser constamment, entraînant mécaniquement des exagérations. Le second conflit mondial, la Grande Guerre Patriotique, a fini par rendre tout l’ensemble insupportable. D’un bout à l’autre c’est la patte du Grand Capital qui n’a cessé de pressurer sujets (ouest) et camarades obligés de se défendre à l’est.
Le plus fort dans l’affaire, c’est un bilan certes terrible, mais avec de bien belles réalisations qui ont dû faire hurler de rage l’oncle Sam.
Debout, les damnés de la Terre !
16 janvier 2014 @ 6 h 38 min
Soyons heureux que la folie des hommes, de part et d’autre du rideau de fer, ne les ait pas conduit jusqu’à l’irréparable…Bonne journée l’ami.
16 janvier 2014 @ 8 h 49 min
A 100% j’ai aimé et je partage!
16 janvier 2014 @ 8 h 44 min
Je parlais du texte d’Erwan (et de Marc Ogeret chantant un magnifique poème d’ Aragon) à propos de 100%, pas des nuances très discutables de Babel…
16 janvier 2014 @ 8 h 51 min
La Révolution bolchevique a disposé de tout le temps nécessaire pour accomplir son oeuvre, massacrer ou affamer les populations récalcitrantes ou « irrécupérables », et étendre son système de terreur à ses propres serviteurs. Le « capitalisme » s’est contenté de la contenir dans ses frontières, et de soutenir mollement la résistance « blanche ».
La question que l’histoire pose, c’est celle de la possibilité d’une société socialiste sans recours à la dictature sanguinaire, et sans dévoiement gérontocratique et népotique . La réponse est, jusqu’à ce jour NON, et la raison invite à s’y résigner. La « nature » humaine est ce qu’elle est.
« Il faut suivre ceux qui cherchent la vérité, et fuir ceux qui disent l’avoir trouvée. »
16 janvier 2014 @ 9 h 55 min
Je me refuse à entrer dans la macabre comptabilité qui consisterait à vérifier à qui l’on doit le maximum de morts. Les différents types de socialisme totalitaires et/ou les différents avatars du capitalisme. Mais, contrairement à vous, cher Sceptique, je n’appelle pas à la résignation. Je reste persuadé qu’il n’est pas dans la nature humaine d’exploiter son prochain, d’entuber son voisin, de trucider son cousin et que l’on peut (l’on doit) continuer à rêver d’une société universelle sans dieu ni maître, sans curés sans flics, sans la NSA, sans Goldman-Sachs où il fera bon s’aimer… J’appelle de tous mes voeux, l’avènement de l’an 01.
16 janvier 2014 @ 10 h 17 min
Je crois en la joie qui naît de la terre
Au rire qui naît d’une belle moisson
À tout le bonheur du cœur qui n’espère
Qu’une douce clarté au fond de sa prison
Je crois en la joie de nos tristes humains
Aux beaux rêves d’amour sans lendemain
Il est bon d’oublier son retour à la terre
L’éternel sommeil au fond d’un tombeau
Il est bon d’oublier soucis et misères
De boire chaque jour un vin nouveau
Glenmor.(Credo de la joie)
16 janvier 2014 @ 20 h 23 min
« Plaise à tous les saints de bonne compagnie, noter que l’ivresse, chez lui, engendrait la bonté et qu’en somme tous les ferments conjugués le délivraient de ses tendresses »
17 janvier 2014 @ 8 h 28 min
♫ adieu l’Émile, je t’aimais bien…(air connu, note de la claviste)
17 janvier 2014 @ 14 h 06 min
Hélas, trois hélas, cher cénobite, les faits sont têtus. Je vous accorde que ces travers de l’homme qui vous désespèrent n’avaient pas de necessité quand les hommes étaient chasseurs cueuilleurs. Mais dès qu’il y a eu trop de monde sur les territoires dechasse, les bafarres mortelles ont commencé. La révolution néolithique a fait définitivement basculer l’humanité dans ce qu’elle est devenue. Il n’y a pas de solution « à la Gribouille ».
22 janvier 2014 @ 17 h 06 min
J’ai parfois l’impression qu’il n’y a « que » des solutions à la Gribouille et que l’humanité préfère s’enfoncer la tête dans le sable plutôt que de faire face à son futur.
23 janvier 2014 @ 8 h 18 min
En parlant de Prague, il parait selon Tom Waits, que le printemps est une saison qui renait sans cesse, que l’on ne peut retenir pour ainsi dire :
http://www.youtube.com/watch?v=vgeZEdbv_m8
Mais cher Septique et cher Erwan, ne trouvez vous pas qu’en terme de commémoration, le plus beau monument est celui qu’il nous reste à trouver tout en s’en éloignant ?
Voilà le printemps
On ne l´attendait plus, sui-là!
Qui fait vibrer la ville qui dormait
A moins que ce soit
Tous les gaz délétères
Qui se propagent en pourrissant la Terre
Ça y est, je l´ai enfin trouvée
Mais je ne sais pas où elle est
Le mieux c´est de ne plus marcher
Par crainte de m´en éloigner
Je m´assieds dans le terrain vague
Là où la lune fait pousser des forêts
Peut-être en y croyant encore
Vais-je m´envoler très loin de mon corps
Jusqu´au monument aux oiseaux
Suspendu entre deux eaux
Dans le ciel
http://www.youtube.com/watch?v=xpyofEdRkK0
clin d’œil à Rem, Babelouest et tout les autres commentateurs que j’ai toujours plaisir à lire, et fraternel salut à Corsico, sans oublier Madame Michu bien sur !
Amicalement
Serge
16 janvier 2014 @ 21 h 19 min
Merci à toi Serge pour ta fine plume et tes goûts musicaux qui me conviennent absolument. Salut et fraternité.
17 janvier 2014 @ 8 h 19 min
Mais on est bien par ici dites-donc ! ( parce que je ne lis pas uniquement ce qui concerne les festins tout de même ^^)
17 janvier 2014 @ 11 h 22 min